Tentative avortée de réunion de paix entre
Lendus et Hemas
Le 8 mai, dans la suite de son témoignage, le travailleur
social Serge Kilo Ngabu, qui travaillait à la réinsertion
d'ex-enfants soldats a indiqué à la cour qu'il avait été
arrêté par les soldats de l'UPC parce qu'il était
lui même Lendu. Un certain "Chef Kahwa" lui avait demandé
de mettre sur pied une réunion de paix entre les chefs Lendus
et Hemas. "Peu de temps après, nous avons appris qu'il
existait des problèmes entre cette personne (Kahwa) et ses supérieurs
et qu'il avait dû renoncer à son projet".
L'âge des ex-enfants soldats
Mardi 12 mai une experte de radio pédiatrie a rendu
compte de son analyse de radiographies de mains, de poignets et de dentitions
prises sur des témoins en 2007-2008. Elle assure que ceux-ci
avaient 15-16 ans à l'époque des radios, donc étaient
plus jeunes lors des évènements (2002-2003).
Lors du contre interrogatoire, la méthode de détermination
de l'âge a été contestée, à cause
de son imprécision, du fait qu'elle s'appuie sur des expériences
européennes et américaines et qu'elles pourraient ne pas
être fiables pour les populations africaines. Selon les experts,
cette méthode permet une détermination des âge à
un an près.
Thomas Lubanga étant souffrant n'était pas présent
lors de ces dépositions. Sa fille a été autorisée
à lui rendre visite.
Lubanga était bien le chef de l'UPC, et l'UPC
employait des enfants soldats:
Un ancien commandant de section de la milice de l'UPC
a confirmé jeudi 14 mai l'autorité de Lubanga sur l'UPC
: "Lorsque nous avions des difficultés, nous allions
rencontrer Lubanga". Il a aussi confirmé que l'UPC utilisait
des enfants soldats qui avaient environ 13 -14 - 15 ans.
Ce témoin a poursuivi sa déposition vendredi, mais celle-ci
a été brutalement interrompue lorsque la cour s'est aperçue
qu'elle devait être faite à huis clos. Avant l'interruption,
il a confirmé qu'il y avait des camps d'entraînement de
l'UPC à Bunia, Rwampara, Bule, Fataki, et près d'Aru.
Qu'il y avait des enfants, quoique la majorité des recrues était
composée d'adultes.
Lorsque la question de la provenance des armes et des équipements
a été posées, la réponse du témoin
a été donnée à huis clos.
Problèmes au sein du tribunal
Le juge Fulford a demandé aux procureurs de mieux
sérier leurs questions afin de ne pas obliger à passer
constamment de la procédure publique au huis clos. Le témoignage
d'un nouveau témoin ayant commencé en public alors qu'il
devait se dérouler à huis clos. Le juge Fulford a demandé
qu'un système lumineux puisse indiquer aux témoins si
la séance était publique ou à huis clos. Il a commenté
l'attitude du public, lui rappelant "qu'il s'agissait d'une
cour de justice, pas d'un spectacle ou d'un divertissement",
"qu'il n'était pas au zoo" et qu'il ne devait
pas "pointer du doigt l'accusé qui a droit à la
dignité".