Thomas Lubanga est jugé par la Cour Pénale Internationale
pour enrôlement, conscription et utilisation d’enfants
soldats durant la guerre qui a ensanglanté l’Ituri (Nord
Est de la République Démocratique du Congo) entre 2002
et 2003. La défense de Thomas Lubanga tente de montrer qu’une
partie des témoins présentés par les procureurs,
ont été coachés par les intermédiaires
au moment du recueil des témoignages sur le terrain et incités
à faire de faux témoignages. Elle demande en conséquence
à ce que le procès soit arrêté pour procédure
inéquitable. Elle a annoncé que si elle n’obtenait
pas cet arrêt, bien qu’elle ne contestât pas l’utilisation
d’enfants soldats par l’Union des Patriotes Congolais
(UPC), elle démontrera que Thomas Lubanga, n’en était
qu’un leader politique et n’avait pas de responsabilité
militaire.
Tous les témoins de la défense ont déposé.
Actuellement, sont appelés à la barre les intermédiaires
et des enquêteurs mis en cause par la défense, ainsi
que des témoins rappelés par les procureurs pour démentir
les accusations de la défense.
Lundi 1 novembre
L’intermédiaire 321 dont le contre-interrogatoire avait
été interrompu en juillet dernier a repris lundi. La
défense, considérant qu’elle n’avait pas
obtenu tous les renseignements demandés concernant l’intermédiaire
143 mis en cause par le témoin, ce qui avait provoqué
la suspension du procès, a demandé que ce contre-interrogatoire
ait lieu à huis clos. Elle soupçonne l’intermédiaire
321 d’avoir orienté le témoignage d’anciens
enfants soldats.
Mardi 2 novembre
Le dernier témoin prévu fera sa déposition
le 25 novembre.
Le juge A. Fullford a demandé à la défense de
déposer sa demande d’annulation de la procédure
juste après cette déposition, c'est-à-dire avant
les congés de Noël. « Cela fait un long moment,
on peut espérer que votre demande est prête dans une
large mesure » a dit le juge, « Bien sûr, si besoin
est, vous aurez l’occasion de faire des ajustements dépendants
des témoignages qui seront donnés par les derniers témoins
».
.
Le témoin 38, appelé par les procureurs pour témoigner
qu’il n’a jamais été influencé par
les intermédiaires ni les enquêteurs et qui n’avait
pas obtenu son passeport à temps serra interrogé le
8 novembre prochain.
Mercredi 3 novembre
Toute la suite de la déposition de l’intermédiaire
321 s’est faite à huis clos.
Jeudi 4 novembre Le témoin qui devait dire
le climat de terreur qui règne à Bunia (ville principale
de l'Ituri) s'est désisté
.
Il ne viendra pas témoigner. La défense de l'accusé
le soupçonnait d'avoir menti en disant qu'il avait été
enfant soldat. Sa famille certifiait qu'il n'était pas dans
l'armée durant la période considérée.
Durant les entrevues avec les procureurs, ce témoin a déclaré
qu'il avait été contacté par des proches de Thomas
Lubanga pour savoir s'il ne connaissait pas des gens qui accepteraient
de témoigner en faveur de l'accusé. En juin dernier
les procureurs ont déclaré que ce témoin avait
été intimidé par un parent de Thomas Lubanga,
qui prétendait qu'il travaillait pour la défense de
celui-ci. En conséquence, ont ajouté les procureurs,
il est devenu réticent pour coopérer avec la CPI.
La suite du témoignage de l'intermédiaire 321 s'est
poursuivie à huis clos.
Vendredi 5 novembre
Les juges sont mécontents des informations apportées
par les procureurs
La bataille entre la défense et les procureurs se poursuit
toujours sur la nature des informations apportées par les procureurs
concernant les témoins et intermédiaires. La défense
se plaint que le Bureau des Procureurs (BdP) n'a pas honoré
ses obligations à fournir des informations concernant un témoin
ainsi qu'un intermédiaire. Catherine Mabille, avocate de l'accusé
a déclaré qu'elle inclura cela dans sa demande d'arrêt
du procès pour abus de procédure.
Le juge Adrian Fulford a déclaré, "Nous réfléchissons
à l'approche du BdP dans la remise des informations,"
pas seulement pour les cas indiqués par la défense aujourd'hui.
La défense donnera des explications détaillées
sur la non révélation des informations par le BdP la
semaine prochaine.
La plaidoirie de la défense pour demander le renvoi du procès
se fera le 12 décembre.
La fin du témoignage de l'intermédiaire s'est déroulée
à huis clos
Compte rendu réalisé d'après les
minutes du procès et les rapports de Wairagala
Wakabi