La défense poursuit sa stratégie d'accusation des
procureurs
Le lundi 15, lors de la première séance de reprise du
procès, Catherine Mabille, l'avocate qui dirige la défense
de Thomas Lubanga a dénoncé la parution d'un livre de
fiction intitulé Un lézard au Congo écrit par
Gil Courtemanche, ancien collaborateur du procureur de la CPI, Moreno
Ocampo. Elle prétend que cela nuit à l'équité
du procès. Les procureurs ainsi que les avocats des victimes
ont protesté en demandant que le tribunal ne perde pas de temps
avec cette affaire, l'auteur n'ayant rien à voir directement
avec Thomas Lubanga.
Elle a aussi protesté que les procureurs n'avaient pas entièrement
fait toutes les révélations ordonnées en juin
dernier par les juges, ce qu'ils nient.
Les prochains témoignages
Le bureau du procureur doit donner prochainement la liste des futurs
témoins et la date de leur comparution. Il s'agira de deux
intermédiaires, deux enquêteurs et quatre témoins
qui devraient réfuter les thèses de la défense.
Deux d'entre eux témoigneront par vidéo depuis Bunia.
Les enquêteurs témoigneront directement à la cour
vers la mi-novembre.
Le procès reprendra lundi 25 octobre
La première comparution sera celle de ‘l’intermédiaire
321’ Cet intermédiaire est accusé par la défense
d’avoir coaché des témoins. C’est lui qui
témoignait en juillet dernier lorsque le procès a été
suspendu au milieu du contre-interrogatoire.
Suivront les témoignages de 'l’intermédiaire 143’,
dont la sécurité est maintenant assurée. Les
enquêteurs devraient comparaitre à partir du 15 novembre,
mais les juges ont demandé que cela soit un peu plus tôt.
Parmi les témoins, le ‘témoin 555’ devrait
dire combien les individus ayant collaboré avec la CPI sont
soumis à des intimidations par les supporters de Thomas Lubanga,
un autre devrait affirmer que l’intermédiaire qui l’a
introduit auprès des enquêteurs n’a jamais essayé
de guider son témoignage.
De nouveau documents à charge acceptés
par la cour
Vendredi 23 octobre, la cour a admis que soient versés au dossier,
un CV de Thomas Lubanga qui avait été saisi par les
forces congolaises lors d'un raid sur Bunia, capitale de l'ITURI,
ainsi qu'un journal de bord manuscrit contenant la transcription des
communications radio entre le quartier général et les
unités de la milice FPLC sur le terrain. Selon les procureurs
ces documents montrent soit l'implication directe de Thomas Lubanga,
à tout le moins qu'il était informé de la conscription
et de l'utilisation d'enfants soldats dans le conflit. La défense
met bien sûr en doute l'authenticité de ces documents.
La cour avait auparavant refusé le dépôt de ces
documents car ils n'étaient pas apportés par un témoin
en support de sa déposition.
L’actualité de la CPI
Procès en cours :
Devant la chambre de première instance II, Germain Katanga
et Mathieu Ngudjolo Chui accusés conjointement d’avoir
commis par l’intermédiaire d’autres personnes durant
la guerre qui ensanglanta l'Ituri de 2002 à 2004, au sens de
l’article 25-3-a du Statut :
des crimes de guerre :
? faire participer des enfants de moins de 15 ans à des hostilités,
punissable en vertu de l’article 8-2-b-xxvi du Statut ;
? le fait de diriger intentionnellement une attaque contre la population
civile en tant que telle ou contre des civils qui ne participent pas
directement aux hostilités, crime punissable en vertu de l’article
8-2-b-i du Statut ;
? des homicides intentionnels, crime punissable en vertu de l’article
8-2-a-i du Statut ;
? le fait de détruire des biens, crime punissable en vertu
de l’article 8-2-b-xiii du Statut ;
? le pillage, crime punissable en vertu de l’article 8-2-b-xvi
du Statut ;
? l’esclavage sexuel, crime punissable en vertu de l’article
8-2-b-xxii du Statut.
? le viol, crime punissable en vertu de l’article 8-2-b-xxii
du Statut.
des crimes contre l’humanité :
? Meurtres, punissables en vertu de l’article 7-1-a du Statut
;
? des viols, punissables en vertu de l’article 7-1-g du Statut.
? des actes de réduction en esclavage sexuel, punissables en
vertu de l’article 7-1-g du Statut.
Leur procès a débuté officiellement le 24 novembre
2009.
Le recours en appel de Jean-Pierre Bemba a été
rejeté. Son procès devant la chambre de première
instance III débutera le lundi 22 novembre prochain. Il est
accusé de deux crimes contre l’humanité (viol,
meurtre) et de trois crimes de guerre (viols, meurtres, pillage d’une
ville ou d’une localité).
Des mandats d’arrêt ont été
lancés entre autres contre :
Bosco N’Taganda, adjoint de Thomas Lubanga. Il devrait être
actuellement devant la cour au coté de celui-ci.
Joseph Koni, commandant de l’armée de résistance
du seigneur (ARS), pour crime contre l’humanité (Ouganda)
Vincent Otti, adjoint de Joseph Koni
Okot Odhjambo ; adjoint de Joseph Koni
Dominic Ongwen, commandant de brigade de l’ARS
Al BASHIR Omar Hassan Ahmad, HARUN Ahmad Muhamad et
ABD AL RAHMAN Muhammad Ali pour crime contre l’humanité
et crime de guerre lors de la guerre au Darfour.
L’actualité de la cour pénale internationale
est consultable à : http://www.icc-cpi.int/Menus/ICC?lan=fr-FR
La voix du peuple…
Une radio communautaire de Goma pose des questions à la population
sur la cour pénale internationale (en français).
A écouter sur: http://www.irfj.org/category/drc/kivus-goma-voxpop/
Compte rendu réalisé d'après les minutes du procès
et les rapports de Wairagala
Wakabi