Le procès a été
suspendu jusqu’au mercredi 3 mars
Pour permettre à l'équipe de défense de Thomas
Lubanga de se rendre en RDC pour compléter des enquêtes
concernant des témoins qu’elle devait présenter.
Demande de témoignage par vidéo
Auparavant, la défense a demandé au juge la possibilité
de faire témoigner une femme par vidéo. Ses arguments,
sont le fait qu’elle vit dans une région peu accessible,
qu’elle est dans une pauvreté extrême, qu’elle
ne connait rien de la vie extérieure. « Elle n’a
jamais utilisé des toilettes, un évier ou un téléphone
». Selon la défense, le voyage à Kinshasa, l’obtention
d’un passeport, le voyage à La Haye serait fortement déstabilisant
pour cette femme, elle serait complètement sans défense
et perdue dans un environnement non familier.
Les représentants légaux des victimes ont argumenté
que cette demande n’était pas étayée sur
l’impossibilité de se déplacer du témoin,
ou de son refus. Ils ont aussi supposé que les partisans de Thomas
Lubanga présents à Bunia pourraient influencer son témoignage.
Cependant les juges, considérant que ce genre de témoignage
était autorisé par les statuts de Rome de la CPI, attendent
l’avis de l’unité des témoins et victimes
pour se prononcer.
Le témoignage attendu serait en relation avec deux témoins
des procureurs, dont un qui a prétendu que sa mère était
morte.
Témoignages à huis clos
Avant cette suspension, les deux témoins (quatrième et
cinquième) présentés par la défense ont
donné leur déposition entièrement à huis
clos. On ne peut donc rien savoir de ce qui s’est dit.
Reprise du procès; l'équipe de défense
se plaint des procureurs
La défense a présenté son sixième et septième
témoin à la fin de la semaine. Elle reproche aux procureurs
de ne pas honorer leur obligation de communiquer les informations en
leur possession. Elle se plaint aussi d'erreurs sérieuses dans
les comptes-rendus d'audience et de traduction qui mettrait en danger
la qualité des témoignages.
Ajournement de la séance de vendredi
C'est en revanche à la demande de la procureure Olivia Struyven,
que le juge A. Fulford a accepté de suspendre la fin de la séance
de vendredi 5 mars. Le septième témoin présenté
par la défense dit avoir 25 ans, s'est présenté
comme un ancien soldat de l'UPC, l'organisation dirigée par Thomas
Lubanga. Informations qui n'étaient pas connues de la procureure.
Celle-ci a demandé du temps pour compléter ses informations
et pour pouvoir mener à bien le contre interrogatoire de ce témoin.
Inversement…
La défense accuse le bureau du procureur de ne pas lui avoir
fournit des documents datant de 2005 relatifs au sixième témoin
qu'elle a présenté et qui étaient en relation avec
trois témoins de l'accusation. Mr Biju-Duval, un des avocats
de Thomas Lubanga dénonce ce manque de communication de document,
disant son impression que la procureure lors du contre interrogatoire
de ce sixième témoin avait des informations non connues
de la défense et qu'il n'avait pas pu à l'époque
mener le contre interrogatoire des trois témoins de l'accusation
correctement.
Quatre témoins communs avec l'autre procès
L'équipe de défense de Thomas Lubanga a de plus déclaré
au juge Fulford, que la défense de Germain Katanga dont le procès
a débuté devant la CPI en décembre dernier, a obtenu
plus de renseignements qu'elle sur les quatre témoins communs
aux deux procès.
Et toujours huis clos
Pratiquement tout l'ensemble des dépositions des sixième
et septième témoins de la défense s'est déroulé
à huis clos. Le public a juste pu entendre le sixième
témoin, membre de l'UPC reconnaître sur une photo présentée
par la procureure, des dirigeants du bras armé de l'UPC, le FPLC
(front pour la libération du Congo); Bosco Ntaganda (inculpé
par la CPI mais toujours en liberté en RDC) et Floribert Kisembo
commandant en chef du FPLC, tout deux en uniforme de l'armée
ougandaise et Thomas Lubanga en civil. Il a déclaré ne
pas avoir à ajouter d'information lorsque la procureure a suggéré
que cette photo avait été prise en Ouganda, avant la rupture
entre l'UPC et les autorités de ce pays.
Cela essaye de contrer la tentative de la défense de démontrer
que Lubanga n'était pas impliqué dans les opérations
militaires de l'UPC
Le procès reprendra lundi 8 mars.
Compte rendu réalisé d'après les minutes du procès
et les rapports de Wairagala
Wakabi
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