Amnesty International France

Commission Enfants


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Le procès Lubanga devant la cour pénale internationale

Lettre d'information n° 16

semaine 13 - 14 juillet 2009

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Compte-rendu réalisé grâce aux minutes du procès et aux rapports de Rachel Irwin

Lundi 13 juillet
Fin du témoignage de Christine Peduto, qui travaillait pour la mission des Nations Unies en RDC en 2003.

Lubanga a kidnappé lui-même un enfant

Thomas Lubanga a lui-même capturé et enrôlé de force un jeune enfant. Elle a interviewé elle-même cet enfant. Elle dit qu'en février 2003, selon cet enfant, Thomas Lubanga et six autres hommes l'ont kidnappé sur le chemin de l'école sur une route de Mongbwalu, une ville du nord de l'Ituri.
Cet enfant appartenait à une famille d'un soldat de l'armée gouvernementale.
Elle ajoute qu'elle n'avait pas l'intention d'utiliser ce point de documentation dans son témoignage, que ce qui lui paraissait important, était d'entendre ce que disaient les enfants. Mais "Avec le recul, nous aurions dû y regarder de plus près".
A cette époque, la MONUC s'intéressait à savoir comment les enfants avaient été conscrits, et ce qu'il leur arrivait lorsqu'ils étaient soldats. Ils ne conduisaient pas les interviews pour obtenir des renseignements sur les membres des milices de Thomas Lubanga.
"Rien de ce qu'il m'a dit m'a posé question sur sa crédibilité". Les enfants racontaient leur histoire, librement et sans sollicitation. A l'objection de l'avocat de Thomas Lubanga sur le fait que celui-ci n'était pas à Mongbwalu en février 2003, et que cela remettrait en cause la crédibilité du témoignage de cet enfant, Christine Perduto répond "Le récit [des enfants] ne donnait pas lieu à des investigations spécifiques". "Lorsqu'un enfant dit février 2003, ce peut être fin janvier, ou début mars".

Mardi 14 juillet
La plupart du témoignage du témoin qui a commencé a être interrogé lundi après midi s'est déroulé à huis clos.

Enfants soldats, enfants associés à des groupes armés.

Christine Peduto a été rappelée à la barre pour préciser quelques points à la demande de la juge Elisabeth Odio Benito. Elle a précisé qu'elle utilisatit le terme "Enfant associé à un groupe armé plutôt qu'enfant soldat pour exprimer que les enfants étaient aussi utilisés comme espion, pour des activités logistiques, ou sujets à des abus sexuels".

Obligés de piller pour pouvoir manger

A une demande de la procureure Julieta Solano McCausland, elle explique que les enfants enrôlés dans l'UPC devaient aller chercher de la nourriture. "Ils devaient piller", "c'était un fait".

Costume sombre comme la plupart du temps, Thomas Lubanga est resté solennel tout au long des témoignages.

Suspension du procès jusqu'en octobre.


L'accusation a déclaré sa preuve close.
Les procureurs ont présentés 30 témoins, durant plus de cinq mois, dont 25 ont bénéficié de mesures de protection. Devant le nombre important de témoignages de viols et de violences, les représentants des 99 victimes ont demandé d'ajouter des chefs d'accusation pour tortures et traitements inhumains. La cour doit en décider durant le mois d'août.
La défense devrait commencer son travail en octobre, mais la date n'est pas précisée.

Sources:

Les minutes du procès: site de la CPI.
http://www2.icc-cpi.int/Menus/ICC/Situations+and+Cases/Situations/Situation+ICC+0104/Related+Cases/ICC+0104+0106/Transcripts/Trial+Chamber+I/

Des articles de journalistes suivant le procès. http://www.lubangatrial.org/   La semaine 16 a été suivie par Rachel Irwin

La présentation des journalistes qui suivent le procès: http://www.lubangatrial.org/contributors/#4

On peut aussi consulter:
Le site de Human Right Watch en français: http://www.hrw.org/fr/news/2009/01/23/le-proc-s-de-thomas-lubanga-la-cour-p-nale-internationale
On peut aussi visionner un résumé vidéo de la première journée du procès sur le site de la FIDH: http://blog.gardonslesyeuxouverts.org/post/2009/01/26/Resume-video-de-laudience-du-26-janvier-2009

Retrouvez toutes les lettres d'information sur le site du groupe 405 http://ai405.free.fr rubrique Actualité "Suivi du procès Lubanga"