Compte-rendu réalisé grâce
aux minutes du procès et aux rapports de Rachel
Irwin
Lundi 13 juillet
Fin du témoignage de Christine Peduto, qui travaillait pour
la mission des Nations Unies en RDC en 2003.
Lubanga a kidnappé lui-même un enfant
Thomas Lubanga a lui-même capturé et enrôlé
de force un jeune enfant. Elle a interviewé elle-même
cet enfant. Elle dit qu'en février 2003, selon cet enfant,
Thomas Lubanga et six autres hommes l'ont kidnappé sur le chemin
de l'école sur une route de Mongbwalu, une ville du nord de
l'Ituri.
Cet enfant appartenait à une famille d'un soldat de l'armée
gouvernementale.
Elle ajoute qu'elle n'avait pas l'intention d'utiliser ce point de
documentation dans son témoignage, que ce qui lui paraissait
important, était d'entendre ce que disaient les enfants. Mais
"Avec le recul, nous aurions dû y regarder de plus près".
A cette époque, la MONUC s'intéressait à savoir
comment les enfants avaient été conscrits, et ce qu'il
leur arrivait lorsqu'ils étaient soldats. Ils ne conduisaient
pas les interviews pour obtenir des renseignements sur les membres
des milices de Thomas Lubanga.
"Rien de ce qu'il m'a dit m'a posé question sur sa
crédibilité". Les enfants racontaient leur
histoire, librement et sans sollicitation. A l'objection de l'avocat
de Thomas Lubanga sur le fait que celui-ci n'était pas à
Mongbwalu en février 2003, et que cela remettrait en cause
la crédibilité du témoignage de cet enfant, Christine
Perduto répond "Le récit [des enfants] ne donnait
pas lieu à des investigations spécifiques". "Lorsqu'un
enfant dit février 2003, ce peut être fin janvier, ou
début mars".
Mardi 14 juillet
La plupart du témoignage du témoin qui a commencé
a être interrogé lundi après midi s'est déroulé
à huis clos.
Enfants soldats, enfants associés à des groupes
armés.
Christine Peduto a été rappelée à la
barre pour préciser quelques points à la demande de
la juge Elisabeth Odio Benito. Elle a précisé qu'elle
utilisatit le terme "Enfant associé à un groupe
armé plutôt qu'enfant soldat pour exprimer que les enfants
étaient aussi utilisés comme espion, pour des activités
logistiques, ou sujets à des abus sexuels".
Obligés de piller pour pouvoir manger
A une demande de la procureure Julieta Solano McCausland, elle explique
que les enfants enrôlés dans l'UPC devaient aller chercher
de la nourriture. "Ils devaient piller", "c'était
un fait".
Costume sombre comme la plupart du temps, Thomas Lubanga est resté
solennel tout au long des témoignages.
Suspension du procès
jusqu'en octobre.
L'accusation a déclaré sa preuve
close.
Les procureurs ont présentés 30 témoins, durant
plus de cinq mois, dont 25 ont bénéficié de mesures
de protection. Devant le nombre important de témoignages de
viols et de violences, les représentants des 99 victimes ont
demandé d'ajouter des chefs d'accusation pour tortures et traitements
inhumains. La cour doit en décider durant le mois d'août.
La défense devrait commencer son travail en octobre, mais la
date n'est pas précisée.