Mardi 23 juin
Des jeunes filles mises enceintes par des commandants des milices
de l'UPC
Suite du témoignage de vendredi 19 juin.
Un ex soldat de l'UPC, ancien moniteur militaire du camp de Mandro
a déclaré :"Les commandants prenaient les filles
et les mettaient enceintes, et ensuite ces filles devaient quitter
le camp et retourner dans leur village ". "Vous deviez obéir
que vous le vouliez ou non", "Les recrues n'étaient
pas considérées comme des êtres humains, une fille
en l'occurrence, était emmenée par un commandant…
elle devait accepter".
Ce témoin a estimé que certaines filles avaient 14 ou
15 ans
Des enfants dans des combats pour les mines d'or de Mongbwalu
Ce témoin a fait mention de l'engagement d'enfants, garçons
et filles, dans les combats à Mongbwalu ville connue pour ses
mines d'or. Les enfants utilisaient leurs armes: "Lorsque
vous prenez part à un combat, vous devez vous battre, ils utilisaient
leurs armes". L'UPC n'a pas gagné cette bataille.
Mais l'UPC, a décidé sous la direction de Thomas Lubanga
de programmer une deuxième expédition. La ville a été
prise cette fois ci et les soldats pillèrent la zone durant
la semaine suivante.
Thomas Lubanga provoque une interruption de séance
Provoquant une interruption surprise de la séance, l'inculpé
s'est levé et s'est plaint qu'une personne du public essayait
de faire son portrait: "Je suis gêné par l'attitude
d'une personne du public et j'ai l'impression qu'elle veut dessiner
mon portrait"; "Il m'a été impossible de me
concentrer depuis le début" a-t'il déclaré.
Le juge a ordonné à la personne de la tribune du public
d'arrêter ce qu'elle était en train de faire.
Mercredi 24 juin
Contre interrogatoire de l'ex soldat de l'UPC.
Garder son arme, même après avoir quitté l'UPC…
pour pouvoir l'échanger contre argent et habit
Aux questions de la défense (Maitre Desalliers) demandant
pourquoi le témoin cachait son arme après avoir quitter
l'UPC, le témoin a expliqué : "J'ai mis mon
uniforme dans un sac plastique et je l'ai jeté à la
rivière". S'il n'a pas fait pareil avec son arme,
"C'est que c'était un chose précieuse qui aurait
pu être volée". "Vous avez caché votre
arme pendant deux ans, n'est-ce pas ? " a demandé
maitre Desalier. "Oui, à chaque fois que je me déplaçais,
je la prenais avec moi, je l'enveloppais et la cachais dans le sol".
Finalement, le témoin a avoué l'avoir échangé
contre de l'argent et des habits apparemment avec une ONG locale.
On a appris que le témoin qui s'était dédit
la semaine dernière a fait un nouveau témoignage et
sera entendu mardi prochain par la cour
Jeudi 25 juin
La protection de l'identité du témoin a obligé
à ce que la séance ait eu lieu à huis clos. Mercredi
en fin de journée, avant la levée de la séance,
ce témoin avait rappelé que la tension en Ituri était
perceptible dès 1998 et que le conflit avait éclaté
en 1999, entre autre après la nomination, par les ougandais
comme gouverneur d' Adèle Lotsoye Mugisa, appartenant à
l'ethnie Hema On lui reproche d'avoir favorisé les éleveurs
Hémas au détriment des agriculteurs Lendus, ce qui provoqua
les premiers conflits inter ethniques. Mme Mugisa est en suite devenue
ministre des finances de l'UPC.
Vendredi 26 juin
La difficile démobilisation des enfants soldats
Le témoin, entendu vendredi travaille dans un centre de démobilisation
d'enfants soldats en Ituri.
"Il faut comprendre que ces enfants ont tué, pillé,
violé des jeunes filles et des femmes…", "C'est
pourquoi les communautés ne veulent pas voir revenir ces enfants".
Le centre fait tout ce qu'il peut pour convaincre les familles d'accepter
les enfants qu'ils ont perdus. Il encourage le retour en fournissant
des chèvres ou des outils pour l'agriculture. Les enfants restent
90 jours dans ce centre.
Dessiner son village, pour savoir d'où l'on vient
Faire dessiner leur village aux enfants est l'outil principal pour
savoir d'où ils viennent et quelle est leur famille. En revanche,
le témoin affirme qu'il est très difficile de connaître
l'âge des anciens enfants soldats. Il faut faire des recoupements
pour estimer l'âge approximatif des enfants qui ne sont pas
enregistré sur les états civils. "L'apparence
physique peut être un facteur pour déterminer un âge,
mais l'enfant peut paraître avoir 18 ans et ne pas les avoir
atteint". S'i on ne peut pas déterminer son âge,
on ne peut pas accepter un enfant dans le centre de démobilisation.
Les filles plus touchées que les garçons
Le témoin a assuré que ce sont les jeunes filles qui
ont le plus de troubles. "C'est beaucoup plus difficile pour
les filles que pour les garçon" a-t-il affirmé.
"Les garçons ont eu leur manière propre pour quitter
l'UPC. Les filles étaient beaucoup plus surveillées.
Certaines avaient été prises comme épouses de
certains membres de la milice".
Le procès se poursuit mardi 30 juin
Compte-rendu réalisé grâce aux minutes du procès
et aux rapports de Rachel Irwin