Depuis début janvier 2009 se tient le premier procès
devant la Cour Pénale Internationale.
La première personne inculpée est Thomas Lubanga Dyilo.
Il est inculpé de crimes de guerre.
Pour ce premier procès de la cour pénale internationale,
Thomas Lubanga est accusé d'avoir, entre 2002 et 2003 recruté,
enrôlé et utilisé au combat des enfants soldats
lors du conflit en Ituri (nord de la RDC), un crime de guerre jusqu'alors
jamais poursuivi en tant que tel.
La commission enfant, dans la perspective de la célébration
du vingtième anniversaire de la Convention Internationale des
Droits de l'Enfant, se propose de vous tenir au courant de quelques
éléments du déroulement de ce procès.
Ce procès est exemplaire. Il s'agit du premier procès
tenu par une cour permanente de justice internationale, chargée
de juger des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité et
des crimes de génocide. Il est marquant que le premier inculpé
devant cette cour le soit pour les seules accusations de recrutement,
enrôlement et utilisation d'enfants de moins de quinze ans dans
les combats. Ces faits dénoncé dans l'article 38 de la
Convention Internationale des droits de l'Enfant.
Trois autres chefs de milices congolaises sont inculpés par
la Cour Pénale Internationale, mais pour des crimes de guerre
plus généraux: Bosco Ntaganda, (qui reste introuvable),
commandant de la même milice que Thomas Lubanga, Germain Katanga
et Mathieu Ngudjolo Chui, chefs d'une milice Lendu. Tous les quatre
sont poursuivis pour leurs actions se rapportant aux conflits ayant
eu lieu en Ituri.
Il faut aussi rappeler que d'autres personnes sont inculpées
par la cour pénale internationale.
Concernant le Darfour:
- Omar El Beschir, actuel président du Soudan. Mandat d'arrêt
lancé en mars 2009
- Ahmad Muhammad Harun (« Ahmad Harun »), ancien ministre
de l'intérieur, actuel ministre des affaires humanitaires.
Mandat d'arrêt lancé en mai 2007
- Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman (« Ali Kushayb »), dirigeant
des miliciens janjaouid. Mandat d'arrêt lancé en mai
2007
Tous les trois sont en fuite.
Concernant la République Centrafricaine:
- Jean-Pierre Bemba Gombo, président et commandant en chef
du Mouvement de Libération du Congo. Arrêté le
24 mai 2008 en Belgique, transféré devant la CPI en
juillet 2008. Accusé de trois chefs de crimes contre l'humanité
et de cinq chefs de crimes de guerre.
Concernant l'Ouganda:
- Joseph Koni, Vincent Otti, Okot Odhiambo, Dominic Ongwen, Raska
Lukwiya (décédé en 2006) présidents, vice-présidents
et commandants de l'Armée de Résistance du Seigneur
(ARS), dont les mandats d'arrêts ont été délivrés
le 8 juillet 2005 pour crimes contre l'humanité et crimes de
guerre. Tous en fuite.
Dans la prochaine lettre, nous essayerons de présenter qui est
Thomas Lubanga et dans quelles circonstances il a agi.